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L'arrivée d'Internet et son histoire

Internet

L'histoire d'Internet remonte au développement des premiers réseaux de télécommunication. L'idée d'un réseau informatique, permettant aux utilisateurs de différents ordinateurs de communiquer, se développa par de nombreuses étapes successives. La somme de tous ces développements conduisit au (réseau des réseaux ) - (network of networks) que nous connaissons aujourd'hui en tant qu'Internet. Il est le fruit a la fois de développements technologiques et du regroupement d'infrastructures réseau existantes et de systemes de télécommunications.

Les premieres versions mettant en place ces idées apparurent a la fin des années 1950. L'application pratique de ces concepts commença a la fin des années 1960. Des les années 1980, les techniques que nous reconnaissons maintenant comme les fondements d'Internet moderne commencerent a se répandre autour du globe. Dans les années 1990, sa popularisation passa par l'apparition du World Wide Web.

L'infrastructure d'Internet se répandit autour du monde pour créer le large réseau mondial d'ordinateurs que nous connaissons aujourd'hui. Il se répandit au travers des pays occidentaux puis frappa a la porte des pays en voie de développement, créant ainsi un acces mondial a l'information et aux communications sans précédent ainsi qu'une fracture numérique. Internet contribua a modifier fondamentalement l'économie mondiale, y compris avec les retombées de la bulle Internet.

Les principales dates qui ont marqué l'histoire d'Internet sont :


Avant Internet

L'absence de connexions inter-réseaux. Avant la propagation des connexions inter-réseaux qui amena l'Internet actuel, la plupart des réseaux de communication étaient limités de par leur nature a des communications entre les postes du réseau. Quelques réseaux avaient des passerelles ou des ponts les reliant entre eux, mais la plupart du temps ils étaient limités ou conçus pour un usage unique. Une méthode déja utilisée dans les réseaux de télécommunication reposait sur l'utilisation d'un ordinateur central, permettant simplement a ses terminaux d'etre raccordés via de longues lignes. Cette méthode fut utilisée dans les années 1950 par le projet RAND afin de permettre la collaboration de chercheurs tels qu'Herbert Simon, alors situé a Pittsburgh en Pennsylvanie, et les chercheurs de Santa Monica en Californie, tous travaillant sur la démonstration assistée par ordinateur et l'intelligence artificielle.

Trois terminaux et une agence du Département de la Défense des États-Unis. Un pionnier important dans l'histoire du réseau mondial, J.C.R. Licklider, mit en avant l'idée, dans sa publication de janvier 1960, Man-Computer Symbiosis (La symbiose homme-ordinateur).

Un réseau de tels [ordinateurs], connectés les uns aux autres par des lignes de télécommunications large bande qui fournissait les fonctions de bibliotheques actuelles couplées avec les avancées faites dans le stockage et la récupération d'informations et [d'autres] fonctions symbiotiques. En octobre 1962, J.C.R. Licklider fut promu a la tete du bureau de traitement de l'information de la Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA ou ARPA) sous tutelle du Département de la Défense des États-Unis, et forma un groupe informel a l'intérieur de la DARPA afin de développer la recherche informatique. Trois terminaux furent installés sous la tutelle du bureau de traitement de l'information. Un pour System Development Corporation a Santa Monica, Californie, un pour Project Genie a l'université de Californie a Berkeley et un pour le projet Multics a l'Institut de Technologie du Massachusetts (MIT). De par les problemes rencontrés, les besoins de création d'inter-réseaux de J.C.R. Licklider devinrent alors évidents.


Répartition et aiguillage de paquets de données.

Au cour du problème de connexion inter-réseau résidait la question de connecter plusieurs réseaux physiquement séparés pour ne former qu'un seul réseau logique. Au cours des années 1960, plusieurs groupes ont travaillé sur l'élaboration de l'aiguillage de paquets (packet switching en anglais). Donald Davies (National Physical Laboratory), Paul Baran (Research and Development RAND Corporation) et Leonard Kleinrock (Massachusetts Institute of Technology) se sont vu attribuer l'invention simultanément. La notion d'Internet développé pour survivre a une attaque nucléaire trouve racine dans les premieres théories développées par le RAND, mais ce n'est autre qu'une légende urbaine qu'aucun document officiel n'appuie. Les recherches de Paul Baran ont approché l'aiguillage de paquet par des études de décentralisation afin d'éviter que des dégradations liées a des combats puissent remettre en cause l'intégrité du réseau.


Les réseaux qui conduisirent a Internet

Le réseau ARPANET

Leonard Kleinrock et le premier Interface Message Processor Promu a la tête du bureau de traitement de l'information a l'ARPA, Matt Racoon avait pour but de concrétiser les idées de J.C.R. Licklider sur les systemes de réseaux interconnectés. En compagnie de Larry Roberts, qui travaillait au MIT, il décida de créer un tel réseau. Le premier lien ARPANET (ARPA Network) fut établi entre l'université de Californie a Los Angeles et le Stanford Research Institute le 21 novembre 1969. Des le 5 décembre 1969, en y ajoutant l'université d'Utah et l'université de Californie a Santa Barbara, un réseau a 4 nouds voyait le jour. A partir de 1972, le réseau (construit sur les idées développées en ALOHAnet) se développa rapidement jusqu'en 1981, date a laquelle le nombre d'hôtes s'élevait a 213 avec un rythme de croissance soutenu atteignant alors un nouvel hôte tous les 20 jours environ.

Il devint le cour technique de ce qu'est devenu Internet, ainsi qu'un outil primaire de développement de cette nouvelle technique. Son développement fut recentré sur les processus RFC, toujours utilisés de nos jours pour proposer et distribuer les protocoles et systeme Internet. RFC 1, dénommé Host Software (littéralement logiciel hôte), fut codé par Steve Crocker de l'université de Californie a Los Angeles, et publié le 7 avril 1969.

Les collaborations internationales sur le projet ARPANET resterent rares. Pour diverses raisons politiques, les développeurs européens travaillaient sur le développement du réseau X.25. Avec quelques exceptions telles que : Norwegian Seismic Array (NORSAR) en 1972, suivi en 1973 par la Suede et sa liaison satellite entre Tanum et l'University College de Londres. Ces premieres années ont été mises en scene par Steven King dans son film documentaire de 1972 Computer Networks : The Heralds of Resource Sharing (que l'on peut traduire par Les Réseaux informatiques : les prémices du partage des ressources).


Le réseau Cyclades

Louis Pouzin, inventeur du datagramme, fut le concepteur en 1971 du premier réseau a commutation de paquets, innovation essentielle du concept du réseau Internet, le projet Cyclades. Ses travaux ont été largement utilisés par Vinton Cerf pour la mise au point de l'Internet et du protocole TCP/IP.

X.25 et acces public

Les réseaux a ordonnance de paquets ont été développés par l'Union internationale des télécommunications en poursuivant les recherches de la DARPA et en utilisant les formes de réseau X.25. En 1974, ce dernier sert de base au développement du réseau SERCnet reliant les académiciens anglais avec leurs sites de recherche, qui deviendra par la suite JANET lors de son association avec le Joint Academic NETwork. En mars 1976 l'Union internationale des télécommunications lance le premier standard en X.25. En 1978, le Bureau de poste anglais, Western Union International, et Tymnet participerent a la création de l'International Packet Switched Service, le premier réseau international a aiguillage de paquets. Ce réseau s'étendit depuis l'Europe et les États-Unis pour couvrir en 1981 le Canada, Hong Kong et l'Australie. Des le courant des années 1990, il fournissait une infrastructure réseau mondiale. Contrairement a l'ARPANET, le X.25 était disponible dans le monde de l'entreprise. Il sera utilisé pour les premiers réseaux téléphoniques publics, tels CompuServe et Tymnet. En 1979, CompuServe fut le premier service capable de proposer un courrier électronique ainsi qu'un support technique aux utilisateurs d'ordinateurs personnels. Cette société repoussa une nouvelle fois les barrieres des télécommunications en proposant l'année suivante des discussions en temps réel grâce a son CB Simulator, un simulateur radio. Il y eut aussi les réseaux America Online (AOL) et Prodigy ainsi que de nombreux réseaux bulletin board system comme The WELL et FidoNet. Ce dernier était particulierement populaire dans le milieu des hackers et radioamateurs.

Unix to Unix Copy Protocol

En 1979, deux étudiants a l'Université Duke, Tom Truscott et Jim Ellis, ont eu l'idée d'utiliser de simples scripts en Bourne shell afin de transférer des informations et des messages en se servant d'une liaison série avec l'université voisine de Chapel Hill. En suivant les mises a jour publiques du logiciel se propageant sur l'Usenet, le réseau d'hôte Unix to Unix Copy Protocol (UUCP) se développa rapidement. UUCPnet, comme il sera nommé plus tard, entraîna la création de nombreuses passerelles et autres liens entre les hôtes FidoNet et Bulletin board system. Les réseaux UUCP se répandirent rapidement, grâce a leur cout peu élevé et leur capacité a utiliser les lignes téléphoniques existantes, comme les liens X.25, et meme les connexions ARPANET. Le nombre d'hôtes des réseaux UUCP était de 550 en 1983, puis 940 en 1984.

Unification des réseaux et la création d'Internet

Protocole TCP/IP

Cartographie du test du réseau TCP/IP en janvier 1982. L'abondante diversité des méthodes de communications réseau amena un besoin d'uniformisation. Robert E. Kahn recruta Vinton G. Cerf de l'université Stanford dans le but de travailler ensemble sur ce probleme. En 1973, ils avaient déja réalisé une reformulation profonde, dans laquelle les différences entre les protocoles s'estompaient par l'utilisation d'un protocole de communication : au lieu d'asseoir la fiabilité du réseau sur les connexions, comme avec l'ARPANET, les hôtes en étaient maintenant responsables. Vinton G. Cerf attribua a Hubert Zimmerman et Louis Pouzin (développeurs du réseau Cyclades) un important travail de développement.

Avec le rôle du réseau physique réduit a son strict minimum, il devint alors possible de fusionner a peu pres tout type de réseau sans tenir compte de leurs caractéristiques et ainsi résoudre le probleme que s'était posé Robert E. Kahn a ses débuts. La DARPA accepta de financer le développement du logiciel prototype, et apres plusieurs années de travail, la premiere démonstration quelque peu rustique de ce qu'était alors devenu le TCP/IP eut lieu en juillet 1977. Cette nouvelle méthode se répandit au travers des réseaux, et le 1er janvier 1983 les protocoles TCP/IP devenaient officiellement le seul protocole sur l'ARPANET, remplaçant le précédent protocole NCP.


Du réseau de l'ARPA a celui de la National Science Foundation

Apres que l'ARPANET eut été en service pendant plusieurs années, l'agence chercha une autre entité pour prendre en charge le réseau car cela dépassait ses attributions initiales : ARPA était censé financer la recherche et le développement et non entretenir un réseau de télécommunication. Finalement en juillet 1975 le réseau passa sous la responsabilité de la Defense Communications Agency, partie intégrante du département de la Défense. En 1983 la partie de l'ARPANET appartenant aux Forces armées des États-Unis fut séparée du reste du réseau et devint le MILNET (Military Network). Les réseaux construits autour de l'ARPANET étaient financés par le gouvernement et de ce fait restreints a une utilisation non commerciale et en particulier la recherche, toute utilisation commerciale sans fondement était alors strictement interdite. Les connexions étaient initialement restreintes aux sites de l'armée et aux universités. Dans les années 1980, les connexions se sont étendues a de nombreuses institutions éducatives ainsi qu'a un nombre croissant de sociétés telles que Digital Equipment Corporation et Hewlett-Packard, qui participaient aux projets de recherche ou offraient leurs services aux connectés.

Une autre partie de l'Administration américaine, la National Science Foundation (NSF), s'impliqua largement dans la recherche et commença le développement du successeur de l'ARPANET. En 1984, ceci aboutit au premier réseau étendu conçu spécialement pour l'utilisation du TCP/IP. Celui-ci s'agrandit au travers de la dorsale Internet NSFNet, mise en place en 1986, qui avait pour but de raccorder et fournir l'acces a un nombre de centre de superordinateurs mis en place par la National Science Foundation.

Transition en vue d'un Internet

C'est a l'époque ou le réseau de l'ARPA commença a fusionner avec celui de la National Science Foundation que le terme Internet apparut, un internet signifiant alors un réseau utilisant le protocole TCP/IP. Internet prit le sens nouveau d'un réseau mondial étendu utilisant le protocole TCP/IP, ce qui a l'époque signifiait NSFNet et ARPANET. Auparavant internet et internetwork (inter-réseau en français) étaient utilisés de maniere équivalente, et protocole internet faisant référence aux autres systemes réseaux comme le Xerox Network Services. Grâce a l'intéret grandissant pour les vastes réseaux de communication et a l'arrivée de nouvelles applications, les techniques d'Internet se propagerent sur le reste du globe. La vision TCP/IP d'Internet se privant de réseau, amena une facilité d'utilisation de tout type de réseaux existants, tel que le réseau X.25 d'IPSS, pour transporter les messages. En 1984, l'University College de Londres remplaça sa liaison transatlantique satellite par le réseau IPSS utilisant le protocole TCP/IP.

De nombreux sites incapables de se raccorder directement a Internet commencerent la création de portails simples permettant le routage du courrier, l'application la plus importante a l'époque. Les sites possédant uniquement des connexions intermittentes utilisaient les réseaux UUCP ou FidoNet et reposaient sur les portails entre ces derniers et Internet. Certains portails allerent au-dela du simple acheminement de courriers électroniques et proposerent l'acces a des sites FTP via l'UUCP ou le courrier électronique.


Le protocole TCP/IP devient mondial

La premiere connexion sortant du territoire américain fut établie avec NORSAR en Norvège peu de temps avant le raccordement avec la rande-Bretagne. Ces liaisons furent converties en TCP/IP en 1982, avec le reste du réseau ARPANET. L'Internet européen et le lien a travers le Pacifique. En 1984, l'Europe commença sa conversion vers une utilisation plus étendue du protocole TCP/IP, et le réseau du Conseil européen pour la recherche nucléaire ne fit pas exception. Cependant il resta isolé du reste d'Internet jusqu'en 1989.

En 1988, Daniel Karrenberg du Centrum voor Wiskunde en Informatica d'Amsterdam rendit visite a Ben Segal, coordinateur TCP/IP au CERN, il cherchait des conseils concernant la transition du réseau UUCP Usenet européen (dont la majeure partie tournait avec les liens X.25) vers le TCP/IP. En 1987 Ben Segal avait rencontré Len Bosack de chez Cisco, encore une petite entreprise a l'époque, spécialisé dans les routeurs TCP/IP ; il fut capable de conseiller Daniel Karrenberg et le dirigea vers Cisco pour ses besoins matériels. Ceci développa la partie européenne d'Internet au travers du réseau UUCP existant, et en 1989 le CERN ouvrit sa premiere connexion TCP/IP externe. Ceci coincida avec la création du RIPE, au départ un groupe d'administrateurs de réseaux IP qui se réunissaient régulierement pour parler de leurs travaux communs. Plus tard, en 1992, le RIPE fut formellement enregistré en tant que société coopérative a Amsterdam. Alors que le réseau européen s'érigeait, un autre réseau voyait le jour entre ARPA et les universités australiennes basé lui sur différentes techniques comme le X.25 et l'UUCPNet. Ce dernier était limité en connexion aux réseaux mondiaux de par le cout des communications individuelles via l'UUCP ou le X.25. C'est en 1989 que les universités australiennes rejoignirent l'élan d'uniformisation lancé par l'apparition du protocole IP. L'AARNet fut formé en 1989 par l'Australian Vice-Chancellors' Committee et fournit une base IP dédiée au réseau australien.

Internet commença son entrée en Asie a la fin des années 1980. Le Japon qui fondait en 1984 le JUNET, un réseau construit autour du réseau UUCP, se raccorda au NSFNet en 1989. Kobe reçu la rencontre annuelle de l'Internet Society, baptisée INET'92. Singapour développa son réseau TECHNET en 1990, la Thailande reçu en 1992 une connexion Internet mondiale entre l'université Chulalongkorn et l'UUNET.

Fracture numérique

Alors que les pays développés accédaient a Internet avec leurs infrastructures technologiques, les pays en développement commencerent a souffrir d'une fracture numérique les privant d'Internet. Dans le début des années 1990, les pays africains utilisaient le X.25 et le modem 2400 bauds UUCP pour les liens internationaux et internetworks. En 1996 un projet lancé par l'agence des États-Unis pour le développement international, le Leland initiative commença par développer une connexion complete pour tout le continent. La Guinée, le Mozambique, Madagascar et le Rwanda reçurent des stations satellites en 1997, suivent la Côte d'Ivoire et le Bénin en 1998.

En 1991, la Chine avait un premier réseau TCP/IP, le TUNET de université Tsinghua. La Chine poursuivit et développa sa premiere connexion a Internet en 1994, elle reliait l'électro-spectrometre de Pékin et l'accélérateur linéaire de l'université Stanford.


Ouverture du réseau au commerce

L'intéret pour l'utilisation commerciale d'Internet devint un sujet de débats houleux. Meme si l'utilisation commerciale restait interdite, sa définition exacte pouvait etre obscure et subjective. Tous étaient d'accord sur le fait qu'une entreprise envoyant une facture a une autre entreprise faisait une utilisation commerciale d'Internet, mais tout le reste était sujet a discussion. L'UUCP et le X.25 ne possédaient pas de telles restrictions qui auraient pu se concrétiser en l'interdiction d'utilisation de l'ARPANET et du NSFNet par l'UUCP. Cependant les liens UUCP resterent actifs et les administrateurs fermerent les yeux sur leurs activités. Évolution du nombre d'hébergeurs internet de 1992 a 2006

C'est a la fin des années 1980, que les premieres entreprises fournisseur d'acces furent fondées. Des entreprises comme PSINet (en), UUNET (en), Netcom (en), et Portal Software (en) virent le jour afin d'offrir assistance aux réseaux de recherche régionaux et de fournir au particulier des acces au réseau, courriels et nouvelles Usenet. Le premier fournisseur d'acces a Internet par le réseau téléphonique, The World ouvrit en 1989. Ceci sema la controverse parmi les utilisateurs universitaires, qui étaient outrés a l'idée d'utiliser le réseau a des fins non éducatives. Finalement ce sont les fournisseurs d'acces qui permirent aux colleges et autres écoles d'accéder aux nouvelles aires d'éducation et de recherche par la baisse des tarifs de connexion.

En 1990 l'ARPANET fut dépassé et remplacé par des techniques plus récentes, ainsi le projet correspondant pris fin. En 1994 le NSFNet, renommé ANSNET (Advanced Networks and Service pour Réseaux avancés et service) et qui permettait l'acces aux sociétés a but non lucratif, perdit sa place d'épine dorsale d'Internet. A la fois les institutions gouvernementales et les fournisseurs créerent leurs propres épines dorsales et liaisons. Les points d'acces régionaux au réseau (NAP en anglais) devinrent les liens principaux entre les nombreux réseaux et la derniere restriction commerciale tomba.


Maintien de l'infrastructure

L'Internet Engineering Task Force et un standard pour les standards. Internet avait engendré une communauté importante dévouée a l'idée que Internet n'appartenait et n'était régi par aucune personne, aucun groupe, aucune entreprise et aucune organisation. Cependant, des standardisations et un contrôle étaient nécessaires pour le bon fonctionnement du systeme. La procédure de publication libre de RFC (Demande de commentaire en français) sema la confusion dans le systeme de standardisation d'Internet, et introduisit un haut degré de formalisme dans l'acceptation des standards officiels. L'IETF décida en janvier 1986 de mettre en place des réunions trimestrielles avec les chercheurs fonctionnaires. Des la quatrieme assemblée, en octobre de la meme année, l'IETF convia des représentants d'organisations non gouvernementales. L'acceptation de publication d'une RFC par RFC Editor n'implique pas automatiquement son passage en tant que standard. Elle peut etre reconnue en tant que telle par l'IETF seulement apres que tests, utilisation, et acceptation soient avérés et dignes d'une telle désignation. Les standards officiels sont numérotés avec un préfixe STD, tout comme les RFC. Dans la majeure partie des cas, meme apres leur standardisation, elles sont appelées par leur référence RFC.

En 1992, l'Internet Society, une association de membres professionnels, fut formée et l'IETF fut mise sous sa tutelle en tant que corps de standardisation international indépendant. Network Information Center et autres autorités de coordination. Jon Postel, photo de Irene Fertik, USC News Service, C1994, USC. La premiere autorité centrale a coordonner les opérations du réseau était le Network Information Center, abrégé NIC, du Stanford Research Institute situé a Menlo Park en Californie. En 1972, la gestion de ces problemes fut transmise a la toute récente Internet Assigned Numbers Authority, abrégée IANA. En plus de son rôle d'éditeur RFC, Jon Postel sera le patron de l'IANA jusqu'a sa mort en 1998.

Alors que le jeune ARPANET grandissait, le référencement d'hôtes se fit par noms et le fichier référence, HOST.TXT, était distribué par SRI International a tous les hôtes du réseau. Avec la croissance du réseau cette procédure devint vite fastidieuse. Une solution technique apparut sous la forme de Domain Name System (Systeme de nom de domaine), mis en place par Paul Mockapetris. C'est le service DDN-NIC du SRI qui prit en charge (en passant un contrat avec le ministère de la défense américain) tous les services d'enregistrement, comprenant les domaines de premier niveau (Top Level Domain - TLD), la gestion des Serveurs DNS Racine et des numéros Internet. En 1991, la Defense Information Systems Agency (DISA) transféra la gestion et la maintenance de DDN-NIC (alors prises en charge par SRI) a Government Systems Inc., qui le sous-traita a une petite entreprise privée Network Solutions.

Alors que la majeure partie de la croissance d'Internet venait de sources non militaires, on décida que le département de la Défense des États-Unis ne financerait plus les services d'enregistrement en dehors des TLD en .mil. Apres une phase compétitive d'appel d'offre lancée en 1992, c'est l'année suivante que la National Science Foundation créa l'InterNIC afin de gérer l'allocation et la base de donnée de l'adressage ; elle passa des contrats avec trois organisations. Dorénavant les services d'enregistrement seraient assurés par Network Solutions, les services de répertoires et base de donnée par AT&T, et les services d'information par General Atomics. En 1998 l'IANA et InterNIC furent placées sous la tutelle de l'ICANN, une association a but non lucratif californienne travaillant pour le compte du ministere du Commerce américain sur la gestion de tâches directement liées a Internet. L'opération des Serveurs DNS Racine fut privatisée et ouvert a la compétition, alors que la gestion centrale d'allocation des noms était distribuée par appel d'offres.


Utilisation et culture

Courrier électronique et Usenet : le développement de forums de texte. Le courrier électronique est souvent considéré comme la killer application d'Internet. Meme si en réalité il précéda la naissance d'Internet et fut un outil crucial pour sa création. Il vit le jour en 1965 en tant que moyen de communication entre les différents utilisateurs d'un ordinateur central a temps partagé. Meme si l'histoire n'est pas tres précise a ce sujet, parmi les systemes possédant de telles ressources on compte le Q32 de chez System Development Corporation ainsi que le CTSS du Massachusetts Institute of Technology. Le réseau d'ordinateurs ARPANET contribua largement au développement du courrier électronique. Il existe un rapport publié juste après l'apparition de l'ARPANET, qui fait référence a des échanges expérimentaux de courrier inter-systemes. En 1971, Ray Tomlinson créa ce qui devait devenir le standard du format d'adressage de courrier, en utilisant le signe @ pour séparer le nom utilisateur du nom d'hôte.

Un certain nombre de protocoles ont été développés afin de permettre le routage du courrier parmi les groupes d'ordinateurs a temps partagé en utilisant des systemes de distribution différents comme l'UUCP et le systeme de courrier VNET d'IBM. Le courrier électronique pouvait ainsi passer d'un réseau a un autre (ARPANET, Bitnet et NSFNet entre autres) et également etre transmis a des hôtes qui étaient raccordés sur d'autres sites au travers de l'UUCP. De plus, l'UUCP permettait la publication de fichiers texte pouvant etre lus par beaucoup d'autres. Le logiciel News, développé par Steve Daniel et Tom Truscott en 1979, fut utilisé pour l'acheminement de nouvelles et la parution de messages de type petites-annonces. Ceci dérivant rapidement vers des groupes de discussion, connus maintenant en tant que newsgroup, abordant des sujets divers et variés. Des groupes de discussion similaires apparurent sur l'ARPANET et le NSFNet au travers de mailing lists, discutant a la fois de problemes techniques et de sujets culturels plus spécifiques (tel que la science-fiction, abordée sur la mailing list des SFlovers).

Bibliotheque mondiale : de Gopher au World Wide Web

World Wide Web, le premier navigateur web. Alors qu'Internet se développait dans les années 1980 et début 1990, le besoin grandissant de moyens de recherche et d'organisation de l'information et des fichiers se faisait ressentir. Des projets tels que Gopher, Wide Area Information Servers (WAIS) et Archie s'essayerent a créer des solutions pour l'organisation des données distribuées. Malheureusement ces projets se heurterent aux difficultés de gestion des différents types de données et de croissance sans limite.